Résumé :Au fin fond de la province de Gansu, un prisonnier du nom de Lin, condamné à huit ans de travaux forcés dans un camp pour avoir participé à la manifestation de la place Tiananmen en 1989, rentre enfin chez lui, les idéaux brisés et l'esprit plein de vengeance envers ceux qui l'ont trahi.
Quelque temps plus tard, au cœur de la ville de Pékin, M. Peng, riche patron d'une maison de disques, engage la détective privée Wang Mei pour retrouver Kaili, une ravissante chanteuse à la réputation sulfureuse disparue depuis quatre jours. Au domicile en désordre de Kaili, Mei découvre des lettres d'amour adressées, quelques années plus tôt, à la jeune femme. Entre les pages de l'une des lettres est glissé un délicat papillon de papier portant la signature « L ».
Lorsque le cadavre mutilé de la chanteuse est retrouvé, Mei hésite entre plusieurs suspects : M. Peng, brutal et sans scrupules, Miss Pink, sa jolie secrétaire, et surtout le mystérieux « L », qui semble être le premier amour de Kaili.
Des ruelles grouillantes de la vieille ville aux tripots mal famés des quartiers sordides, Mei suivra les indices semés par le papillon de papier …
L'auteur : Diane Wei Liang est née à Pékin en 1966. Elle a passé une partie de son enfance dans un camp de rééducation, avec ses parents. Alors qu'elle était étudiante à l'université de Pékin, elle a participé au Mouvement des étudiants pour la démocratie et s'est trouvée sur la place Tiananmen le 3 juin 1989. Elle vit aujourd’hui à Londres avec son mari et ses deux enfants.
www.dianeweiliang.comMon avis :« Le papillon de papier » est le second roman de Diane Wei Liang. On y découvre un monde chinois impressionnant et encore tout tremblant des évènements survenus le 4 juin 1989 à la place Tienanmen.
La description de la Chine des années 90 est fascinante. On se rend compte des coutumes chinoises et de leurs superstitions. Du renouveau aussi, des mouvements antirévolutionnaires, etc… Le monde chinois est aussi assez misogyne et ne s’en cache pas ! Pendant que les hommes fument ou mangent tranquillement à une table (ou dans un lit), les femmes sont en cuisine, servent le repas et n’ont pas droit de manger avec les hommes : elles mangent seules en cuisine.
Malheureusement, cette profusion de mots chinois a entraîné de nombreuses fautes de frappes (exemple : « er guo tou » qui devient « er guo tuo » – c’est de l’alcool de riz).
L’intrigue se déroule dans un intervalle de temps de deux semaines dans la vie de la détective privée Mei Wang (deux semaines avant la Fête du Printemps). Cette femme est forte et tente de rétablir la justice, de parfaire à la laideur du monde. Mais elle a ses travers, et on découvre au fil de l’histoire qu’elle se sent lâche de ne pas avoir combattue avec les étudiants le fameux 4 juin 1989. Trop peureuse ou trop raisonnée, nous ne pouvons pas vraiment trancher. Mais en tout cas, ce fait va booster son énergie et sa détermination à retrouver la jeune Kaili.
J’ai beaucoup apprécié se personnage sensible mais courageux.
Malheureusement, la mort n’est jamais en retard et Mei va vite s’en rendre compte. Il va donc falloir se dépêcher de démêler cette affaire en faisant attention à ne pas se brûler les ailes car M. Peng (l’impresario de Kaili) veille au grain et ne souhaite pas que Mei s’immisce trop dans sa vie privée à lui.
Cet homme à femme semble sans cœur mais ne jugeons pas trop vite car nous ne connaissons pas tout de cet homme au final assez mystérieux.
Partie I – Cette première partie est très attractive car elle alterne les deux histoires principales : celle de Mei et celle de Lin. Tandis que celle-ci tente de découvrir où se cache Kaili et qui est le fameux L qui lui écrit des lettres d’amour, celui-ci sort de prison et s’exhorte à retourner à Pékin, mais sans argent, cela va s’avérer délicat.
Partie II – Ici, plus question de Lin. Mei va seule essayer de découvrir la vérité et tenter de faire le rapprochement entre Lin, Kaili et L.
Dans cette seconde et dernière partie, le temps s’est ralenti. On assiste aux recherches de Mei heures pas heures (presque minutes par minutes). Les descriptions sont toujours autant précises et délicieuses.
En bref : Une enquête policière passionnante dans un climat asiatique délectable. J’ai à présent très envie de lire la première enquête de Mei Wang : « Le secret de Big Papa Wu » (= The Eye of Jade) sorti en 2008 ; notamment pour connaître le passé trouble du père de Mei et ainsi mieux cerner le personnage.
Note : 4/5