Résumé :
Il y avait dans l'oratoire de la comtesse de Marana un tableau qui représentait les tourments du purgatoire.
Tous les genres de supplices dont le peintre avait pu s'aviser s'y trouvaient représentés avec tant d'exactitude que le tortionnaire de l'inquisition n'y aurait rien trouvé à reprendre... Le petit Juan, toutes les fois qu'il entrait chez sa mère, demeurait longtemps immobile en contemplation devant ce tableau qui l'effrayait et le captivait à la fois. Surtout, il ne pouvait détacher ses yeux d'un homme dont un serpent paraissait ronger les entrailles pendant qu'il était suspendu au-dessus d'un brasier ardent au moyen d'hameçons de fer qui l'accrochaient par les côtes...
Mon avis :
Le mythe de Don Juan me plait énormément. J’apprécie cet être dénué d’âme et pourtant si fragile.
Dans cet œuvre, Mérimée nous expose une facette plus triste du mythe. Le personnage de Don Juan est victime du vil Don Garcia, montrant ainsi sa naïve faiblesse. Don Garcia est en fait une représentation du diable, du mal, du démon, etc. C’est un homme hautain, méchant et pécheur. Un vrai Lucifer en puissance qui n’hésite pas à « partager » sa belle avec Don Juan.
L’impiété est très présente dans ce roman et on se demande si Mérimée la condamne ou l’idolâtre. Comment savoir ? En tout cas, cet aspect est fidèle à l’histoire originelle de Tirso de Molina, homme d’Eglise, qui, lui, a condamné l’impiété et a tenté d’effrayer le peuple en insistant sur l’existence de l’Enfer. On peut donc penser que Mérimée en fit de même.
Le contexte spatio-temporel est celui de l’Espagne seigneuriale et digne. On se ballade ensuite vers la Belgique. On constate de ce fait que la guerre était très présente et la cause de tant de morts (on peut ici aussi se demander si Mérimée n’a pas voulu dénoncer la violence de son époque).
En bref : Un mythe désincarné et royalement réinventé.
Note : 3.5/5